
Voyager seule en étant une femme
Les découvertes sur nous-mêmes et sur le monde, que nous faisons en voyageant seuls, sont inestimables pour nos vies. Parce qu’à partir du moment où nous partons en voyage seul, l’autonomie et la liberté que cela favorise changent complètement nos vies. En effet, il est souvent bénéfique de quitter sa zone de confort. Et l’une de ces situations, à mon avis, est lorsque vous voyagez seul.
Une enquête de British Airways en 2018, surnommée « (Don’t) Come Fly With Me » a montré que, dans le monde, 50% des femmes choisissent de voyager sans compagnie. En d’autres termes, c’est une habitude assez courante.
Cependant, partir pour un voyage en solo n’est pas toujours une tâche facile pour les femmes et cela peut en décourager beaucoup. Il y a encore beaucoup de peur, car explorer une ville ou un pays toute seule peut impliquer des risques, en raison de la culture machiste répandue dans de nombreux pays du monde notamment.
Je pense qu’il est important de montrer, en particulier aux femmes, et par les expériences d’autres femmes, combien s’aventurer un peu sans compagnie peut faire énormément de bien à l’âme et s’avérer profondément enrichissant.
J’ai commencé à voyager seule pour une simple raison : j’apprécie hautement mon esprit d’initiative, mon indépendance et ma liberté. J’avais déjà voyagé pour mon travail mais, pour moi, c’était une obligation et je voulais me sentir davantage libre. Je voulais réaliser une aventure de six mois en Amérique du Sud, aventure dont j’avais rêvé depuis très jeune. Alors en 2013, pour tenter de réaliser ce rêve, je me suis décidé à démissionner à l’amiable (ce qui m’a donné un petit pécule). J’ai décidé que je ne raterai pas cette chance de pouvoir partir par mes propres moyens, d’apprendre un peu d’espagnol, de côtoyer beaucoup de gens du monde entier et de faire de découvertes inoubliables. Avec une certaine excitation mêlée d’appréhension, j’ai pris un billet d’avion depuis ma ville d’origine au Brésil, Maceió, pour Santa Cruz de la Sierra en Bolivie. J’avais moins de mille dollars sur mon compte.
J’ai fait plein de choses différentes lors de ces 6 mois. Vendre des mini pizzas végétariennes sur la place de Cuzco. Être bénévole dans une auberge d’un tout petit village. Organiser des activités de divertissement pour les enfants d’un petit orphelinat. Travailler comme serveuse dans plusieurs restos et bars boliviens ou péruviens. S’installer à Copacabana pendant deux mois. Louer une petite maison avec deux copines argentines. Travailler, aimer, s’amuser, découvrir, profiter, apprendre, rêver davantage… Résultats de tout ceci : des expériences enrichissantes, de la reconnaissance envers les gens, les lieux et les moments passés.
Depuis ce premier voyage international, à l’âge de 28 ans, j’essaie de comprendre pourquoi tant de personnes, surtout des femmes, ont si peur de parcourir le monde seules. J’ai toujours été impressionnée par la façon dont on choisit de diffuser autant les mauvais côtés et les inconvénients de voyager seule, au lieu d’essayer de chercher à parler des avantages, et de stimuler ainsi d’autres esprits curieux et aventureux.
Voyager seule est possible pour toutes les femmes. Peu importe que vous soyez jeune ou âgée. Vous seriez impressionné d’apprendre qu’il y a un grand nombre de femmes de plus de 65 ans qui parcourent le monde. Certaines voyagent dans le style des routards, d’autres s’aventurent seules avec un plus grand confort, avec des expériences gastronomiques et des types de circuits plus simples et rassurants. Tout style de voyage est valable pour celles qui désirent voyager seules. Il faut simplement choisir celui qui correspond le mieux à votre réalité, votre disponibilité de temps et votre budget.
Même pour une maman, cela peut être parfois bénéfique de voyager seule. Il faut bien sûr choisir un éloignement et une durée raisonnables, pour trouver un équilibre entre satisfaire ses désir et les éventuels sentiments de peur ou de « culpabilité ». Voyager sans enfant de temps en temps peut par exemple permettre de retrouver une certaine liberté, de se reconstruire, d’avoir une reconnaissance, de faire de nouveaux projets, d’avoir des nouvelles idées ou tout simplement de ressentir de nouveaux sentiments. Cela peut être aussi une opportunité pour se reconnecter avec soi-même. Et ce n’est pas de l’égoïsme ; c’est continuer à vivre ses responsabilités maternelles sans oublier de vivre une vie bien remplie, en étant une fille, une amie, une professionnelle, une compagne, une rêveuse, une aventurière, bref, une FEMME, et tout ce que cette femme veut être 🙂
Dans un prochain article, je partagerai mon aventure d’un mois seule en Inde en 2016, et mon stage de méditation en silence pendant 10 jours.